jeudi 30 juillet 2009

Ciego's pause 2 ( con Sylvia )



le bar semble fermé. mais si vous tapez au volet , sylvia plath est là. elle ne sert rien à boire mais dit, chante, murmure, alanguit sa voix rien que pour vous.

Un moment de stase dans l'obscurité.
Puis l'irréel écoulement bleu
Des rochers, des horizons.

Lionne de Dieu,
Nous ne faisons plus qu'un,
Pivot de talons, de genoux ! - Le sillon

S'ouvre et va, frère
De l'arc brun de cette nuque
Que je ne peux saisir,

Yeux nègres
Les mûres jettent leurs obscurs
Hameçons -

Gorgées de doux sang noir -
Leurs ombres.
C'est autre chose

Qui m'entraîne fendre l'air -
Cuisse, chevelure;
Jaillit de mes talons.

Lumineuse
Godiva, je me dépouille -
Mains mortes, mortelle austérité.

Je deviens
L'écume des blés, un miroitement des vagues.
Le cri de l'enfant

Se fond dans le mur.
Et je
Suis la flèche,

La rosée suicidaire accordée
Comme un seul qui se lance et qui fonce
Sur cet oeil

Rouge, le chaudron de l'aurore.

Ariel in Ariel / Sylvia Plath / trad. Valérie Rouzeau / Gallimard / 2009


mercredi 29 juillet 2009

Les cigares d'apollon



je laisse orthez derrière moi.
c’est la nuit. les roues écrasent les images que ma tête fabriquent.
les mains rivées au volant , j’ai l’impression de plonger dans les champignons de lumière qui poussent sous l’effet grandiose d'un orage qu’a déclenché Pyrène et qui me fait face.
je m’en rapproche.
je dormirai tout à l’heure sous les osselets de la pluie.



l’orage.
voilà, c’est cela.
ces six taureaux santacolomeños d’adolfo rodriguez montesinos ont manqué de cet orage.
pas d’éclair qui luisaient entre les ongles. pas de tonnerre sec et lourd dans leur ventre.
les signes ont traîné pourtant tout l’après-midi. moiteur des charges, parfois un frontal obstiné comme un vol d’hirondelle au ras de la terre qui réclame que le ciel éclate…ces taureaux donnaient envie de boire.
mais la noria de leur combat avait beau racler le puits, remontaient seulement des qualités éparses, hétérogènes , souvent passionnantes pour l’œil aguerri mais par trop évaporées sous le febus exigeant de la caste messianique.
on attendait alors l’orage.on désirait l’étincelle qui foudroie.
mais derrière moi, ce dimanche soir où je roule vers des éléments déchaînés, le sable du pesqué est encore sec.



je voudrais m’endormir.
l’orage s’éloigne.
l’insomnie reste.
il y a quelques jours. je repense à cela. à noël labourdette, ce loco perdido qui , il y a quelques années déjà , osa imaginer le projet de produire du tabac pour havane,
ici,
à navarrenx,
béarn.


je pèse dans ma mémoire le temps qu’il a fallu pour tester et retrouver la semilla, la graine qui donnerait la feuille adéquate à la fabrication d’un robusto ou d’un corona qui pourraient porter les couleurs de cette contrée.
j’entends dans la pénombre animée par les derniers flashs qui meurent sur les cimes proches les quolibets, les moqueries, les leçons, le dédain et les tracasseries portées à l'dée qui prend tournure. et pourtant…
j’ai tenu entre mes doigts cet après-midi , juste avant de monter aux arènes, une cape fine et parfaitement roulée autour d’un tabac serré au goût suave et à la belle fumée grise.
issue du fuselage des cuisses d’ouvrières françaises initiées par le savoir-faire des muscles de cubaines engagées par un jouisseur sérieusement allumé, humble mais persévérant, à la tête d'une équipe qui petit à petit l'a suivi jusqu'au bout.

putterman, ma pomme, mathieu sodore le cigare navarrais au bout des doigts


bon dieu, ce goût d'aventure, tout à coup c'est ce que je retrouve aussi dans ma gorge où palpitent encore les ailes de papillon d'une folle blanche anticlinale de martine lafitte dont l'ami bernard a déposé le cocon sur la table juste avant que d'allumer le cylindre terre de sienne.

alors je m’endors.
dans la réparation du sommeil apaisé par un parallèle si évident.
entre los puros de navarre y los toros de moncade.



nb 1 : les photos sont de françois bruschet. le bonheur sur les visages c'est celui de pouvoir enfin parler en vrai à des types dont d'habitude tu lis les humeurs de clavier. on remplacera toujours le progrès.
nb 2 : ( attention ceci est un post dont le ciego a la particularité c'est à dire aux nota bene aussi longues voire plus longues que le post lui-même)le monsieur avec une barbe sur la photo des cigares est jaydie putterman , photographe de manhattan-les-avignons (pour faire court et mystérieux ) dont CYR a déjà parlé , étazunien comme on les adore, musicalement amateur de taraf avec " au milieu un gitane qui kwri". la vidéo qui suit est évidemment en honneur de "don" jaydie. on y voit et on y entend, por tangos, la negra et sa fille lole montoya ( j'essaie de trouver plus guapa, je ne trouve pas, hein jaydie ? )



nb 3 : le lot d' angel nieves lidié le matin, même équarri doit encore gratter du sabot. guère convaincant. mais l'éléveur, comme montesinos qui fit une analyse très fine et très juste, sans complaisance de sa corrida, est sympathique en diable.
nb 4 : à miguel darrieumerlou. bravo pour la tertulia à la peña sol. eres un monstruo .

samedi 25 juillet 2009

Hoy y mañana





en garlin y en orthez.
volontés d'échapper au tout venant.
fiertés béarnaises.
indépendances.
collectifs.
cap e tot.

aficion dévorante.
ouverte.
imaginative.
sans carcan.
innovante et/ou persévérante.

suerte.

jeudi 23 juillet 2009

Walking on the moun ( J 2,3,4 et 5 )


il faut bien le dire, la facétie qui nous a bien fait rire dès le premier jour de feria, fut ce lancement régulier à la cantonnade au détour d'une conversation " c'est un peu plus tôt que d'habitude , mais elles sont quand même bien réussies ces fêtes de dax..." .
sûr, il y avait plus de champagne sur l'esplanade du plumaçon que de rosé limé. madeleine a laissé tombé jacqueline. mais celle-là j'ai jamais trop pu la piffer.
sûr, christophe lambert en costard à vingt boules accoudé (légèrement quand même ) au comptoir ça saute aux yeux quand on a eu pendant longtemps l'habitude d'y croiser bob, léon, et "la girafe" . l'alpaga et une limace dorée sur tranche par-dessus le plastron quand le mercure est grimpé jusqu'à 103 ° F. c'est...spécial.
sûr, une mari sara à l'amazone allure dans le sillage qu'on suppute parfumé de simon c'est plus pijo qu'un cazade à bésicles flanqué d'un pablo à la chemise baillante. castor et pollux versus toto et lolo, quoi.
sûr , des " rêves d'indulto " planaient au-dessus du sable mordoré des arènes montoises, frôlant de leurs ailes oniriques nos subconscient les plus fous. alors qu'avant , le type qui aurait dit ça , on lui aurait marché sur les arpions sans l'écouter au milieu du boucan des hommes qui montent au plumaçon pendant 5 jours pour voir tuer des taureaux dans le combat, le sang, la merde et la sueur mais au milieu de la sincérité, de la vertu et du courage. si , en sus, on aperçoit les couilles du duende, on n'a plus qu'à descendre se saoûler avec les fantômes de manciet et de dédé boni.
sûr, sûr, sûr.
mais , walking on the moun donc, depuis lurette il faut reconnaître qu'on avait pris l'habitude des petits pas alors qu'on aurait voulu des bonds. on frôlait le sur place alors qu'on disait que les amstrong du mundillo faisait tout de leurs meilleurs possibles supers efforts. bref, la fusée montoise avait des airs d'appolo XIII.
alors quoi ?
rien. ou presque. on a enfermé l'art contemporain dans un parallèlépipède modulaire ( c'est mieux qu'algéco ). on a mis des télés pour voir les sorteos ( c'était écrit "écrans géants", il faudrait relire gulliver les aminches ). on a mis un loufiat devant un espace VIP ( very important profiteurs )pour BCBG ( bastante conocidos bien gominados ) sponsorisé par une marque de domecq du palmipède. on a claironné partout que le festayre c'était aussi le jour qu'il devait s'ébrouer et on a ainsi pu assisté en plein cagnard à l'élection du roi des fêtes ( faut dire que la mairesse s'appelle geneviève, un prénom diffuse de l'atavisme mimétique semble-t-il ). et j'en passe et des moins bonnes.
bref, on a, on a, on a.
mais il fallait. oui. certainement. mais pourquoi ce sentiment d'extorsion ?
je ne sais. mon côté conservateur (quoi ? moi ? ) atrabilaire et anti-moderne type bulletin négatif au référendum du 29 mai 2005 (oui ! moi ! ) n'a-t-il pas pris le dessus sur une objectivité qui de toute façon finira bien par s'imposer avec le temps devant les évidences et les bienfaits ( joder, je devrais écrire de la propagande élyséenne ). assurément. j'assume. j'assume aussi m'être immergé pendant 5 jours et 5 nuits dans une sarabande exténuante pour ma santé mais indispensable à la survie de mon âme sous la peau. et comme chaque année...ce fut à la hauteur des espérances de nos désirs mais aussi à celle de la désespérance de nos foies et de nos muscles.


ben, et los toros ?

je ne sais rien des taureaux. je crois que ce sont eux qui savent tout de moi. je suis inscrit génétiquement dans leur mystère.
le premier fuente ymbro du dimanche n'a pas plu à julien. ni aux autres , habillés de lumières ou de ces chemises cubaines d'où pendent des ficelles à rôti auxquelles on a accroché un passe estampillé " callejon ".il avait dans ses naseaux des fleurs de chardon. le dernier avait un tranco du feu d'apis. ses sabots écrivaient la suite du décaméron. son rabo fouettait la poisse des étés moëlleux jusqu'à laisser nos échos à vif.
et puis le jour des samuel flores que c'était agréable et dur à la fois de se laisser prendre par cet océan de perplexité devant un comportement fantasque, à contre-pied, déroutant entre la vibration et l'attente, le sel et la fade disponibilité , ce dan dont parle si bien françois jullien. puis les soubassements de la mémoire montaient du bulbe jusqu'au thalamus et on se souvenait de ces taureaux , de ces combats hors des anodines reconductions des bravoures et des noblesses parfaites et conformes.
les la quinta ? ils avaient goût de leur pelage. un cendré qu'on retrouve sur certains fromages un peu mou. si on les laisse se " faire " , alors le lait peut prendre des saveurs intenses. il aurait donc fallu ne pas sortir ces anovillados un peu neutres mais des bêtes mieux finies, plus corsées. mais mon amour du santa-coloma est comme la vénération que je porte aux valençay. interminable.
le reste ? pffuiiiii.

bon, y los toreros ?
à la frange de la plaie crue du soleil et du méthylène des ombres julito aparicio avance et enfonce les clous ardents de cinq véroniques capiteuses. ses mains transpirent la girofle. c'est sûrement ce parfum-là dont s'aspergeait malena, sa mère, et qu'il sentait en approchant sa bouche du sein dont il tirait le lait une fois qu'elle avait dansé. c'est pourquoi certainement j'ai la lèvre qui soudain danse por buleria.
sergio aguilar a trouvé le chemin de mon espérance. celle des tardes où un torero affronte des taureaux braves avec le coeur au milieu. ses naturelles sont des palpitations qui envoient tout un galion de sang dans la bouche. il semble ne croire qu'au combat pour sauver sa couenne et pourtant il efface toute dragonnade ou toute harangue. son toreo empeste l'art martial de sun zi. de l'intérieur vient le flux qui ouvre une lagune sous les éclairs et le vent.
enrique ponce est un altruiste. par moment. j'en suis sûr puisqu'il s'est réconcilié avec moi depuis la boca de riego alors que j'étais comme chaque jour monté au tendido le plus haut. je ne demandais rien. il m'a tout donné , sans contrepartie. toreria, garbo, rythme, savoir, enluminures, tracé, temple, difficile facilité...un cadeau comme seuls savent en faire des fois les plus fortunés, sans souci de la générosité puisqu'ils sont à l'abri de tout besoin. de toute jalousie. avec en prime un clin d'oeil subtilement espiègle , l'air de dire : " cette fois , hein ! parce que dès demain...".
et les autres : pfffuuuuiiiii.

voilà.
c'est tout.
on a marché sur la lune. c'était il y a 40 ans.
on me dit dans le poste que ça a servi le progrés. à faire cuire des aliments dans les poêles en téflon par exemple.
et pour faire avancer le sens d'une quête qu'on appelle la vie ?
walking on the moun ?
peut-être.
en tout cas ça se partage mieux qu'un oeuf au plat.

jeudi 16 juillet 2009

Walking on the moun ( Jour 1 )



à voir.

pour penser à jacques. pour se retrouver et se souvenir.
pour ceux qui ne le connaissaient pas . à découvrir. à partager.
ensemble.

va por ti , ami, mentor et gran maestro.

Sanquette


à la rubrique " le ciego n'aime pas les gens " un coup de sanquette suite à un article de l'écrivain felix de azua ( voir boomeran(g) blogs ) découvert par l'intermédiaire de " malaka " , vieux de déjà deux ans, qui me fait penser qu'il y a longtemps que certains nous appellent au secours mais qu'apparemment , tant que jose tomas n'est pas venu jouer à zorro, on ne peut que constater combien pleutres nous sommes parfois et combien fats nous restons par la suite ( je m'inclus dans le lot. je n'ai jamais soutenu azua et consorts dans leur résistance plus que ça. et jose tomas n'est pas du tout en cause. au contraire. sa geste me fait tirer chapeau.l'exploitation de son image, non.)
bonne lecture.
demain, le moun. walking on.

mardi 14 juillet 2009

L ' exigence de barbate


- ciego !
- sin, joer , coño dejame en paz, je prépare les maletas du pélerinage.
- te vas a fatima ?
- hombre ! seules les vierges noires m'inspirent du tourment et du respect ! sinon , à part bacchus et mithra, le divin , para mi, n'est que le vain dit.
- pues, ciego, a que ...?
- hombre de poca fe, me voy a mont-de-marsan para que lo sepa, voir si cette année encore sainte-madeleine pleurera d'extase ou de consternation. cada año me lo creo...y , bien, lo veras, te contare.
- y que llevas en el bolso ?
- lo de siempre : ilusion , vino, poesia, amistad, un par de calzoncillos, el cepillo de dientes , aspirina y ole.
- et me dejas solo ?
- claro nenin, c'est plutôt pour les grands ces histoires. ton tour viendra. mais , regarde, je te laisse quelques lignes et una foto.
- gracias ciego y buen viaje.
- las gracias para los curas !
- ok . pero, nos vemos ?
- si nos vemos. y si no nos vemos es que no hay luz.



" Les images sont à mes yeux une parfaite illustration de la belle théorie de giorgio agamben selon laquelle une curieuse, profonde exigence s’infiltre toujours sans crier gare dans les photos vraiment belles : le sujet ou les sujets pris en photo exige quelque chose de nous. Agamben dit que le concept d’exigence , « qu’il ne faut pas confondre avec un besoin factuel » , lui plait particulièrement. Pour lui, même si la personne photographiée est , aujourd’hui , tout à fait oubliée , mëme si son nom est à jamais effacé de la mémoire des hommes, malgré tout cela – ou peut-être à cause- , cette personne , ce visage exigent leur nom , exigent de ne pas être oubliés."

( enrique vila-matas / journal volubile / éd.christian bourgois )

nb 1 : la vierge noire est celle de dibouangui au gabon.

nb 2 : la photo de la cuadrilla daterait des années 50 et d'après ce qu'en a dit manon sur son blog , on peut la contempler au bar paquete à barbate.

samedi 11 juillet 2009

Du même sang ( archipiel 24 )



Nous sommes du même sang
celui qui se mêle à la réalité
et l’ infini

a dit le père

ma voix est le séquoïa poussé
au milieu des allées romaines
de cystes
qui sait serrer les âmes

de ses branches
les rubis pendus
pleurent
et se souviennent.

Ce sang
il m’ a pesé
son flot balaie
la bataille des venins
limoneux

a dit le fils

ce soleil
c’est l’oreille tranchée
et la mie
de son souffle agité
le ciel du pain nouveau
qui la recueille.


Il m’a grandi
sa crue
voyage
a dit le père
jusqu’à toi

sur la rive son baiser
fait partie de nos anneaux
sacrés

dans mes mains,

approche,

tu vas trouver les agrafes
à
mettre dans ta gorge

garde-toi de les avaler.

La buée
de triana
se détache des langes
où tes côtes d’enfant
furent roulées

pour que tu ais
ta place entre les ailes
du chapeau
des Torre
juste après moi

moi

qui te gardais
quand tes cris
élargissaient ma nuit
et devenaient
l’accouplement des alphabets.


Je sais
a dit le fils
mon père
quitte tes doigts
de ces bagues
et donne-moi
la force d’une morsure
que je goutte
à ce sang
qui est le mien.

Oui

mords
car tu es la peur que je lis
dans ce mouchoir
mouillé

mords
sans douceur
car ton chant
doit trouver
sa lisière
carnivore

et serre
avec tes dents
pour que je monte une offrande :

Nos humiliés
sont sans rancœur
et transfigurent ma bouche

nos guitares voient si loin
que les doigts
d’eugenio
et d’antonio
paraissent suer
des encolures de chevaux argentins

nos pas sont ceux de moineaux amoureux
à la peau
de cire qui s’allume
d’un coup de botte
qui siffle.

Ils gouttent dans le baume
des écorchures.

Tu vois
nous sommes du même sang
a répété le père.
Je l’écoute battre
a dit le fils
.



( mont de marsan / jeudi 9.07.09 / jose de la tomasa/ gabriel "pies de plomo" / antonio moya / eugenio iglesias / javier heredia / manuel flores )



nous ne sommes pas du même sang mais de l'irrigation dans la volonté de ne pas nous montrer mais de raconter nos visages dans le coeur d'un peu d'eau et nous colportons cette envie de donner soif et à boire.
nous ne sommes pas du même sang mais d'une même main bleue ocre qui caresse ou tue les limbes veinées de terre ramenées du ventre de gaïa.
nous ne sommes pas du même sang mais d'un pressoir de nuit où se reconnaissent les fruits, le mur et nos contemplations.



( mont de marsan / mercredi 8.O7.09 et jeudi 9.07.09 / mathieu sodore / floreal peleato / rui / bibito / daniel / olivier deck / charlie tastet / alfredo / ludovic pautier )

nb : les photos sont tirées du programme et du billet de la soirée du 9 juillet au café cantante du festival arte flamenco de mont de marsan, du catalogue de l'exposition de mathieu sodore " la musica callada del cantaor " accompagné de textes déjà publiés mais corrigés pour l'occasion dans " los pinchos del ciego " et du DVD du documentaire écrit et filmé par le réalisateur floreal peleato intitulé " la main bleue " présenté dans le cadre du festival ( on en reparlera ).
merci à marie, nanou , jean-pierre , françoise, pierre et christophe, mon sommelier préféré.

lundi 6 juillet 2009

7 de julio...



" ...aspire d'un seul coup tout l'air de la Navarre. "

( kléber haedens / " Adios " / Grasset / 1974 )

nb : la photo est tirée de l'excellent blog " diario de san fermin " . il en existe pléthore, mais en citant celui-ci, il ne reste plus qu'à parcourir el encierro virtual des liens divers et variés qui ne manquent pas.
gora eta aupa.

nb 2 : je mets également en bouteille un "pincements" pamplonico qui , il y a un an déjà , jouait au pêle-mêle des mots tels ces instantanés , qu'on trouve punaisés aux murs de certains rades à la pâtine lentement sûre d'elle.

nb 3 : "el batacazo " dans CYR a lui aussi déballé ses souvenirs, vus à travers la trame de son vieux pantalon blanc qu'il a décidé de laisser à l'encan, pour un repos mérité.
je vous invite à venir apprécier cette vidange des poches du futal en question. ça chupinasse fortement.

vendredi 3 juillet 2009

Pedazos de una leyenda del tiempo ( trasmontes )


eran estos años del ochenta.
mitterrand gano al principio de ellas y casi los rusos fueron a un dedo de atravesar la europa avergonzada de tal evento para festejar el golpe con vodka del bisonte en los campos eliseos.
al otro lado de la piscina un matamoro, pero de indios con piel roja en blanco y negro, se agarraba al joystick de un pueblo de quien admirabamos la constitucion ,de la A de Auster paul a la Z de Zevon warren .
en españa un militar con bigote y tricornio de carton hervido sostenia la teoria del cuarto de hora de warhol mientras los invitados a este work in progress lo pasaban fatal , curro se soltaba las bandas de un cuerpo cada vez mas faraonico con un toro de nuñez y camaron era como el agua : imparable.

años mas tarde, casi 10, el mundo no parecia el mismo.
"tonton" comia pajaritos con rené bousquet , reagan habia vendido sus colts al mundo entero y los rusos se ponian moraos con perestroika .
nosotros empezabamos en tomar kilos mientras que perdiamos ilusion hasta en el crecimiento de los pelos.
pero seguian curro y rafael ( en agosto de 1990 gritabamos en el infierno de la feria de malaga lo mismo que en el silencio sin igual de casabermeja : ole ! viva churro romero y rafael de chocolate ! ).
camaron tambien iba por la calle real.
escuchabamos en cadena « flamenco vivo » y cantaba jose :
« Quién te ha quitaído el color ?
que estás tan descolorida
te lo quitó un marinero
con pala...britas de amor »
y en el disco una mujer gritaba sin pudor.
tomatito rasgueaba la entrada por buleria y « a un anciano le peguéééééé » sonaba. todo era dicho.
zappa y mick jagger eran fans del cantaor. O sea en el olimpio olia a frijoles, zeus tenia el pelo rizao , su madre se llamaba juana y era gitano.



fue a esas epocas que el cristo se paro a eboli y jose monge cruz en Saint-martin – de –seignanx, provincia vascongada por este lado de los montes.
habia visitado dos veces este sitio en nuestro sur. la ultima vez salio a cantar hecho polvo y creyendo que venia a cantar por unos alemanes. total : dos cantes y a misa.
parecia el elegido un testamento.
pero no fastidiaba, eran tiempos epicos de laborde y santi, del festival de oloron donde lucas se enamoro de lalo tejada, de las noches de pau con la revuelo y fosforito, del paseo flamenco de la peña la debla de biarritz con los cantes de forja marcados por un martillo comprado a ultima hora en la ferreteria de la esquina del teatro.
años de locura.
queriamos saber y aprendiamos con la violencia de un ferrocarril.

en 1988 se lucio el primer festival flamenco de mont de marsan, en la ciudad del bar « sol y sombra » que tanto amaba jacques de joven, que lo retrato en un oleo marco de la casa y que guardaba con celos en su casa de buros.
« ludo, mira, de flamenco no entiendo casi nada, pero los gritos de estos gitanos nunca les podre olvidar ».
y pintando la pena, la pena no se olvidaba.
el año siguiente, la mujer del presidente de la junta landesa, antonia, dijo a su marido :
« henri, tenemos que traer a camaron aqui ».
creyendo que eso era una quisquilla mas de los caprichos de la dueña de su corazon,no dijo mù.
y pago.
bueno, pagamos nosotros porque henri era al manejo del dinero publico.
un republicano convencido iba a subvencionar a un egipciano como lo hizo un rey de aragon siglos atras y no lo sabia. nosotros si, y la coincidencia nos alegraba. porque a esas epocas se podia, por desgracia, aunque pulpon se empeñaba en cambiar el rollo, montar un festival con dos pesetas.
los artistas se conformaban con un caché, hierbabuena muy buena y una botella de JB ( el guiki de juan belmonte ) enganchada en cubitos de hielo.

camaron cambio el juego.
fue el primero en cantar en sitios de pop stars y se pedia honorarios increibles para un gitano que ademas no se bañaba en champan y no masacraba la suite del hotel donde no dormia porque preferia volver a su isla.
pero era un idolo para las multidudes que descubrian un flamenco que justo antes pensaba que iba a salir de la cueva sacromontina y que de repente llenaba los palacios de deportes.
cuando se dio cuenta que se equivocaba de bichito, era demasiado tarde para el henri de antonia : el pegamento estaba ya fresco detras de los carteles y el nombre del gitano rubio caracoleaba en todas las paredes de la ciudad mas flamenca del mundo para una semana al año.

estaba previsto el concierto en el hall de nahuques, especie de navio de feria de muestras para maquinas agricolas, modernidad que acabo con el cante de trilla. o sea que de cosechar alli cante jondo se podia pasar un rato esperando una mano del duende.
en fin todo estaba claro y firme : venia camaron con su tomatito y punto.
podia venir a cantiñear en un campo de patos pringaos estabamos listos para vivir de prisa de prisa otra vez.

la noche del acontecimiento se habian citado todos los amantes del quejio.
me acuerdo de loli y françoise, pierre y olivier, mateo, cristobal y maria. Aparcados en el recinto de nahuques como sardinas sobre el somier de carmen amaya en el waldorf de nueva-york, una extraña colonia de locos se movia hasta el pabellon para el ritual del ole , arsa y toma mi arma.
loss gitanitos endomingaos tocaban palmas por fiesta sin respiro. estaba cerca la carne viva del flamenco y el billete para verlo lo teniamos en la mano como un limon de cera.

unos metros y minutos mas tarde el sesame no abria ni una alma ...sino la de la desolacion. un simple papel con un letrero hecho al rotulador negro anunciaba que camaron, por razones desconocidas, al final no vendria.
que se podia reembolsar las entradas en la misma taquilla. que si nos apetecia, el nano de jerez se podria emplear como bombero para apagar el fuego de nuestras ganas de jaleo.
al nano lo teniamos cariño, pero…el sueño roto acababa con todo y con todos.

fuimos a taquilla como al matadero. nadie hablaba. el manton de manila de la noche cayo en unos segundos sobre las espaldas del dia.
sin conviccion rodeabamos la ciudad en busca de un bar abierto.
habia uno con, malediccion y rabia, sevillanas a tope. nos metimos en un rinconcito y decidimos de beber el metalico del billete. casi sin mirarnos.
no me acuerdo quien fue el primero en abrir la boca.
habia oido que camaron nunca fue contratado.pues otro dijo que el sabia de fuente clara que el gitano tenia mal recuerdo de francia y que no queria venir, otro decia que se habia parado en bayona y que al encontrarse con gente de raza calé habia decidido de pasar unos dias de juerga con ellos.
« vamonos pa’casa...pa'bayona quiero decir » articulo un amigo descompuesto.
nuestra brujula estaba perdida en un triangulo de las bermudes flamencas.

« pero donde coño esta el mateo » pregunte yo dandome cuenta que faltaba y me lo imaginaba buscandose un sitio para dejar el coche en una ciudad amarga.
y en seguida aparecio.
tenia cara de haber cruzao al yeti tocando violin con guantes de boxeo.
« esta…ya esta aqui… aqui…esta aqui »
« pero quien joder tio ? »
« pero racamon,...maracon...MIERDA ! CAMARON ! »
hasta las sevillanas se pararon del susto. el bar , un manicomio. los kilometros que nos separaban de nahuques un camino de hormiga hecho a pasos de gigantes. la taquilla , desbordada, vacilante , hundida, y al final a puerta abierta sin pedir ni una perra.

el lugar era un follon. nos sentamos en la escalera. otros eran colgados a la escena o en equilibrio sobre los altavoces. un run run de tarde historica cabalgaba por las travesias. y a la vez se podia divisar un eco preocupado casi miedoso, como estaba ? que le habia pasao ?

mucho mas tarde la version oficial salio al enfoque.
simplemente se habian perdidos con el coche. se equivoco el equipaje viendo la placa de un pueblo ( villeneuve-de-marsan) y al encontrarse en un quintocoño se pusieron a dar vueltas , buscandose la vida para retomar la carretera del moun.
tiempos sin movil.
sin mappy ni google map.
y tampoco no podia saber, guiño ultimo del destino, que pisaban las tierras de una coqueta plaza de toros donde toreo en traje campero romero y donde corto un rabo el paula ( es otra historia, la contare otra vez )
llegando por fin, despues de mucho preguntar de un lado al otro, a la capital landesa, se fueron donde habia luz y ruido, en la plaza central donde montan cada año una especie de caseta de feria y encierran a grupillos de flamencos « franceses » sin ninguna consideracion.
camaron bajo del coche y afirmo que queria cantar en la selva plebeya. pero se tropezo con admiradores que, despues de pensar que unos se pasaban demasiado con el mimetismo, se dieron cuenta que su mejor imitacion era el modelo.
le acompañaron a nahuques mientra que la noticia corria arena de castillo .
y mateo, atrasado para emborrarcharse con la tristeza , se cruzo con el mito.

lo que surgio despues pertenece a la historia del festival.
salio er cantaor entre clamores, los gitanos en trance y un guiri recien convertido que no paraba de pedir a gritos : « rosa maria ! rosa maria ! ».
no importaba.
el hogar metalico y sin gracia era casa de todos.
se sento camaron - palillo con cara de nazareno - su tomate al lao.
y sin bostezar canto :
« Verea del camino,
fuente de piedra,
cantarillo de agua
lleva, lleva mi yegua. »

a este momento nos hemos mirao todos , sabiendo que si habia una noche para partirse la camisa era esa.

hoy me quedan ,cuatro trozos del vestido y la memoria que se nutre de estos fragmentos imborables a casi cada segundos : pedazos de una leyenda del tiempo.

jeudi 2 juillet 2009

Hoy, silencio


aujourd'hui je pense à toi , Maestro, comme tous les jours mais un peu plus.
hoy, silencio
demain le bruit des souvenirs.