lundi 23 juin 2008

Sacred machine





"Tout a commencé dans le petit port d'Algeciras. Là-bas, comme dans toutes les autres villes espagnoles, il y a une arène.
J'ignore ce que vous pensez des corridas, mais en Espagne, un dimanche, c'est un tantinet difficile d'y échapper (...)
Soldadito était dans l'arène. A l'époque il était plus jeune et plus audacieux qu'aujourd'hui, mais je n'ai jamais été de ses admirateurs...trop de ballet et pas assez de tauromachie à mon goût.
Mais n'entrons pas dans ces considérations : je pourrais parler corridas toute la nuit, or je vous ai promis une histoire d'aventure en mer...eh bien elle commence à cet instant précis."




Guy Nadaud, dit Golo, a dessiné l'histoire d' Orson Welles et de sa passion pour l'Espagne à travers l'histoire du scénario de "Sacred beast" , fiction devant se dérouler dans le milieu tauromachique mais ,comme beaucoup de projet de l'ogre génial, ne fut jamais autre chose qu'une ébauche de chef d'oeuvre inabouti.

Dans " La taverne des souvenirs imaginaires" Golo met aussi en scène La Reverte, Rafael El Gallo ("les cigares du pharaon"), Tragabuches et Pampelune ("fuite navarraise").

C'est furieusement bien documenté, précis et foisonnant. Et le cante grande court dans ces pages noires et blanches. Superbe régal. Indispensable.


nb : L'éditeur est le label Sketch.
La publication date de 2003 (1500 exemplaires édités !)


nb 2 : Cette "taverne" fut initialement publiée en 1991 dans la défunte revue de BD (A Suivre). Mais , rareté, en couleurs.


nb 3 : J'ai , avec Golo, une autre passion commune, outre Orzon Güe.
C'est l'écrivain Albert Cossery. Il y a des livres qui vous dévorent dès la première phrase. "Mendiants et orgueilleux" est de cette trempe cannibale. Golo doit avoir ressenti la même chose puisqu'il a sorti une adaptation éponyme de ce roman (chez Casterman). Il a même récidivé avec "Les couleurs de l'infamie" (Dargaud).



nb 4 :Notez que je suis dans une colère anthracite.
En fait j'avais écrit un très long post à propos de Welles et de la tauromachie. Je m'étais même immergé dans des entretiens en anglais. las ! une fausse manip sur blogger et, patatras ! plus rien.
Je pleure de rage. Orzon Güe, lui, doit sûrement faire s'envoler les diables (qui imagine Welles au paradis ? il s'y emmerderait à s'éterniser) qui l'entourent en éclatant de ce rire titanesque qu'on entend sur certaines photos.
Une fois la déception avalée, je ne pouvais pas ne pas me fendre tout de même de ce clin d'oeil à Golo dont je voulais saluer depuis longtemps le travail passionnant. Mais tout de même, j'en profite pour lui dire en public : putain de machine !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est sain ,c'est pur ,c'est sincere c'est un mets dont je me delecte et j'apprends